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Mes os sont morts et mon corps trébuche ;
Les accents sont faibles sous la cendre.
C'est un tremblement solitaire qui sourd,
Brisant les membranes bien trop faibles.
Un apport odieux qui gémit ses maux,
Me sépare du monde d'un linceul.
Bien loin des êtres je frémis de douleurs,
Mon esprit brisé en seule réponse.
D'un ton amer, le ciel en fardeau,
Et dans un chagrin la lune s'éteint.
Pour y voir monter un mur noir,
D'où serpente et ravine la mort.
Lassé des rires qui ont séduit les goules,
Je surplombe le vide marqué par le charnier.
De lueurs en aplombs vient le cri de terreur.
Et ici s'ouvre en lambeaux le monde de la peur.
Austère déception face au jour aussi terne.
Mes mains tentent en vain de cacher tout ce sang.
Mais je reste engourdi par cette morne affliction.
Où je prolonge mes songes, stoïque et calme.
Amères cendres en bouche. Front sur mains, l'une sur l'autre appuyées sur les genoux,
Ici las en lumière, à l'ombre d'un ciel trop lumineux, sous vent de chairs et flocons de sang.
Pris comme un ver entre deux os, je sens et hume l'artère fidèle et ses remous.
En proie, distante de la vue, perdue dans la poussière, mais traquée jusqu'aux tourments.
Les pierres dressées sous les arbres millénaires écœurent les souvenirs et trompent le temps.
C'est ainsi sous la grisaille que meurt l'élan, tari par les sourires jamais dévoilés.
Constants et calmes, mes yeux se posent sur les autres qui ont fui les astres,
Monstres nécrophages devenus charognes de mes rêves depuis longtemps oubliés.
Fanées et ternies, les fleurs arborent des couleurs qui mentent le contraste.
Et mes larmes séchant mes cernes, fuient mon corps de glace inerte.
Les feuilles ont pourri sur le sol de ma vie, laissant en ruines les joies passées.
Le meurtre des morts est l'éloge de la folie, je serai terre bien avant de naître.
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Ici le monde est mort.
Les lumières balancent et mentent le contraste.
Je cesses tout voyage, las et solitaire.
Ici le monde est mort.
Mon esprit geint, vermine de mon corps.
Ma vie coagulée, kyste dans mes poumons.
Ici le monde est mort.
Astres pales, ciel gris et air lourd.
Nul changement, nul mouvement.
Ici, à jamais, le monde est mort.
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Ici, rien. Battements nettes, faible comme le tremblement d'un sourire. Deux paumes, un front. Surplomb d'un champ stérile. Idées de dalles sombres. Attente interminable. Le jour, encore. Toujours. Étreintes coupables, pour apaiser les ombres. Des mots pour inventer. Pour dissimuler les actes sans entrain. Le sommeil simule le sursis pour mieux vider. Le manque. Seul. Trop peu de souvenir. Un doigt glisse sur le mur, et tombe tout un corps, épuisé. Gonflé de tristesse. Les lèvres mentent, et les yeux se cachent. Un homme, une honte.
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